2007-04-25

CULTIVER LA PAIX

Un jour, j’aperçois dans le corridor de l’Hôpital un homme (que j’appellerai Louis), il a l’air d’une âme en peine. Il se tient à la porte de la chambre de sa mère agonisante. Je lui demande si je peux faire quelque chose pour lui. Il me répond qu’il aimerait voir un prêtre.
J’appelle à six endroits, sans succès. Je retourne auprès de Louis et lui demande : « Si c’est simplement pour parler, croyez-vous que je puisse faire l’affaire? », il me répond que oui. Nous trouvons un coin tranquille et il parle pendant 35 minutes; j’ai à peine prononcé trois phrases, pour lui dire qu’il avait le droit de pleurer, pour lui parler des réserves étonnantes de l’amour maternel et sur les ressources inépuisables de la tendresse de Dieu.

Cette rencontre m’a procuré une grande paix. J’aime penser qu’il en est peut-être resté un germe dans le cœur de Louis.

La paix intérieure restera sans doute toujours pour moi une victoire fragile. Voilà pourquoi je la cultive avec beaucoup de soin.

Marie G. (Aubepaix)
HECTOR GAGNE SON PARI…

Hector, un camelet depuis des années, vient de réaliser son rêve : s’installer en Gaspésie, dans une maison bien à lui.

Avec les années, Hector a accumulé son petit magot, délaissant la consommation et se bottant le derrière pour aller vendre le journal, même lorsque le moral n’y était pas. « A force de persévérer, j’ai réussi à réaliser mon rêve ».

Son courage et sa volonté sont des moteurs pour les autres camelots. Après une vie où la violence, la drogue auraient pu l’amener au fond du fond, Hector en a eu marre : « Un matin, j’ai tiré un trait sur ce qui nuisait à ma vie, je me suis éloigné de mes connaissances négatives et j’ai arrêté de consommer. Depuis que j’ai décidé de me reprendre en main, j’ai des ailes ».

Hector prévoit retaper sa maison pour en faire un gîte du passant et louer ses 5 chambres à des touristes. En plus, Hector qui ne jure que par la pêche et la nature, y trouvera certainement son bonheur.

Bon vent Hector !

(Extraits du Journal L’Itinéraire, 15 août 2007)

2007-04-23

Voici un texte de Mère Thérèse de Calcutta, cette femme remplie de compassion pour toutes les misères humaines.


Quand j’avais faim, tu m’as donné à manger.
Quand j’avais soif, tu m’as donné à boire.
Ce que vous ferez au plus petit des miens, c’est à moi que vous le ferez.
Maintenant, entrez dans la maison de mon Père.

Quand j’étais sans logis, tu as ouvert tes portes.
Quand j’avais nu, tu m’as donné ton manteau.
Quand j’étais las, tu m’as offert le repos.
Quand j’étais inquiet, tu as calmé mes tourments.

Quand j’étais petit, tu m’as appris à lire.
Quand j’étais seul, tu m’as apporté l’amour.
Quand j’étais en prison, tu es venu dans ma cellule.
Quand j’étais alité, tu m’as donné des soins.

En pays étranger, tu m’as fait bon accueil.
Chômeur, tu m’as trouvé un emploi.
Blessé au combat, tu as pansé mes plaies.
Cherchant la bonté, tu m’as tendu la main.

Quand j’étais noir, ou jaune ou blanc,
insulté et bafoué, tu as porté ma croix.
Quand j’étais âgé, tu m’as offert un sourire.
Quand j’étais inquiet, tu as partagé ma peine.

Tu m’as vu couvert de crachats et de sang.
Tu m’as reconnu sous mes traits en sueur.
Quand on se moquait, tu étais près de moi,
et quand j’étais heureux, tu partageais ma joie.

Rends-nous dignes Seigneur,
de servir nos compagnons qui, à travers le monde,
vivent et meurent dans la misère et dans la faim.
Donne-leur par nos mains leur pain quotidien,
et par notre amour la paix et la joie.

Mère Térésa

2007-04-21

JE SUIS UN SOLITAIRE

J’ai toujours été habitué à être seul, je suis d’une nature gênée. J’ai du plaisir à me retrouver avec les animaux, dans la nature. C’est la nature qui soigne les blessures que me font les gens.

Mais lorsque je vends le journal, le fait d’être reconnu sur la rue, d’être appelé par mon nom me fait toujours plaisir. Par exemple, une actrice de théâtre m’achète tout le temps le journal et elle m’encourage : ça fait du bien de me sentir considéré par des gens connus. Parmi les personnes que je rencontre, les femmes s’inquiètent de mon état et ça me fait chaud au cœur.

Maxime, camelot

2007-04-15

LA COMPASSION D’UN MÉDECIN

Il y a quelques mois, je me suis retrouvée à l’hôpital avec une inquiétude immense au cœur. J’étais alors dans le 1er trimestre d’une 2e grossesse et des signes me faisaient craindre le pire.

Les heures passées à l’urgence m’ont paru interminables. Quand le médecin est venu me rencontrer, il a prononcé l’expression que je redoutais : «fausse couche». Après je n’entendis plus rien, il continuait de parler mais j’étais submergée par ma peine. Il a alors pris ma main avec sollicitude. Ce simple geste m’a réconfortée, il donnait une note d’humanité à son intervention. Par cette attitude, il me disait : ‘je suis avec vous’. Le médecin ne pouvait modifier la réalité, mais il restait la compassion et c’est tout ce qui pouvait me réconforter : une présence compatissante.
ETRE LÀ POUR MES AMIS

Je préfère me faire aimer que me faire haïr. Si un de mes amis est en mauvaise posture, je suis capable de me rendre disponible pour l’aider. J’aime rendre service aux autres. Quand j’ai un ami, je dois tout faire pour le garder, car l’amitié est une chose rare et précieuse.

J’ai une cliente qui a déjà eu besoin d’être écoutée et c’est ce que j’ai fait pour essayer de l’aider. Pendant toutes mes années de vente, j’ai eu de nombreuses occasions de remonter le moral de clients qui avaient la mine basse. Et même si ce n’était pas des amis, j’étais heureux de leur apporter un peu de réconfort !

Richard T, camelot
CAMELOT, toute une job !

‘Quand on me demande ce que je fais, je dis que je travaille pour un journal’ dit Alex. ‘Des fois, je le vends, des fois, j’écris dedans ‘.

‘Le jour où je suis devenu camelot, ajoute Alex, j’ai été transformé, j’étais devenu un travailleur autonome, dès le début, je me suis senti quelqu’un, je n’avais pas l’impression de quêter, je faisais quelque chose de ma vie’.

Au-delà du salaire qu’ils en retirent, c’est beaucoup le fait d’avoir une étiquette qui aide à la reconnaissance d’un travail, précise Sylvie, spécialiste du travail autonome.

Les camelots ne vendent pas n’importe quel produit : le journal leur permet d’avoir des liens avec les clients et clientes et les bienfaits rejaillissent sur les gens qui les entourent; cela rend leur emploi d’autant plus valorisant !

(L’Itinéraire, mai 2007)