2009-11-19

D'UN ACCIDENT À UN P'TIT DEUX

Dans la compagnie de meubles où je travaillais, j'ai perdu 3 doigts. Après cet événement, je me sentais dépressif, je n'avais plus d'énergie pour rien faire. Puis j'ai connu un Journal de rue où je pouvais rendre service en le vendant au coin d'une rue.

J'ai eu l'idée un jour de montrer ma main handicapée où il ne restait que deux doigts, le pouce et le petit doigt: 'Un p'tit deux pour les itinérants Madame'. Ça fait rire les gens.

Aujourd'hui, je remercie le Bon Dieu d'avoir eu cet accident. Grâce à çà, je ne travaille plus dans les shops, enfermé malgré moi dans ces endroits sans fenêtres.

Durant 30 ans, j'ai travaillé fort dans des compagnies de bois et de bureau. Maintenant, je m'amuse beaucoup, je me sens plus libre.

Germain G. (L'Itinaire)

2009-11-07

HUMORISTE DE RUE

En traversant les épreuves du divorce, de la dépression, de la consommation de drogue et de l’itinérance, le camelot de 54 ans considère qu’il a appris à vivre. «Avant je pensais juste au matériel, un gros char, une grosse maison, sans le savoir l’essentiel me manquait : le respect et l’amour, apprécier le moment présent, prendre le temps de parler au monde.»

La vie de Michel commence par la mort de sa mère à sa naissance. Il est adopté par une tante et son mari. Ses parents adoptifs l’aiment beaucoup. Il fréquente l’école, devient premier de classe. Plus tard il se marie, divorce, se remarie, divorce de nouveau. Il connaît une dépression fatale. Il déménage en ville, devient une proie facile pour les vendeurs de drogue. Il est empoisonné par une drogue dure et doit être hospitalisé. Quand il en sort, il cesse toute consommation et commence à vendre un journal de rue. Il fait rire les gens. « J’ai découvert que j’avais une force incroyable. Aujourd’hui mon plus grand bonheur est de passer du temps avec ma fille qui trouve que je suis un meilleur père que lorsqu’elle était petite. »

Michel D. (L’Itinéraire)