2011-12-15

UN TÉMOIGNAGE D’ENGAGEMENT

Une dame, qui demeure tout près de chez moi, est en difficulté et je l’écoute beaucoup. Souvent, elle parle de vouloir en finir avec la vie.

Je l’invite souvent chez moi, parfois on regarde une émission ou je lui propose de prendre une marche ou aller au restaurant ensemble. Parfois je vais prendre le dessert avec elle.

Ma vie, c’est d’apporter de la joie et du bonheur. Ça me fait grandir aussi. Je me forme quand je suis avec elle. Je garde beaucoup le silence, j’écoute, je regarde, on a vécu les mêmes choses ou des choses semblables. Alors c’est moins douloureux et on peut trouver des solutions ensemble. Parfois c’est juste d’écouter et elle m’apporte beaucoup. Elle me dit : ‘Tu m’écoutes, tu ne me juges pas, tu ne cherches pas à contrôler mes affaires’.

Yvette

(Lu dans Actualités de ATD Quart Monde)

2011-12-04

LYNE, LA COURAGEUSE

J'ai connu l'Itinéraire grâce à un ami.  C'est lui qui m'en a parlé et il m'a beaucoup encouragée à devenir camelot.  C'est aussi grâce à Robert, le coordonnateur de la distribution, qui m'a donné la chance de travailler pour le magazine.  Mais c'est quand même moi qui a pris la décision de le faire, pour moi-même.
Au début, je n'étais pas sûre de moi, j'étais gênée et je manquais de confiance en moi.  Je n'étais pas motivée autant qu'aujourd'hui.  Maintenant, même si j'ai encore du travail à faire, j'ai beaucoup amélioré l'estime que j'ai de moi-même, grâce à la vente des revues et du contact avec les clients.  Que je vende une seule revue ou plusieurs durant une journée, je reste positive et motivée.  La vente du magazine L'Itinéraire m'a permis d'avoir un travail fixe à Montréal et d'arrêter d'être instable.  Ça m'apporte également une fierté de travailler.  J'adore le contact aves les clients et j'ai hâte de les connaître davantage.

2011-11-28

L'UNIVERSITÉ POPULAIRE QUART MONDE

Marie-C. m'a invitée à une petite rencontre dans le quartier.  Je suis allée voir par curiosité. J'ai aimé ça.  On échange autour d'un sujet et il y a du respect pour toutes les personnes.  Puis, j'ai été à la grande rencontre. La première fois, je n'ai pas parlé, j'étais gênée.  Je regardais autour de moi, mais à la deuxième grande rencontre sur le travail bénévole, j'ai pris la parole.  J'ai parlé du bénévolat que je fais à la garderie et à l'école.  J'ai parlé de mes rencontres avec mon voisin René et à mon amie Annie. On s'est donné rendez-vous sur la rue et on est allées à la petite rencontre ensemble. J'ai aimé la rencontre sur le thème du travail.  Cela faisait un an que je me disais que je devrais chercher du travail.  Comme on parlait du travail, ça m'a allumée; j'ai appelé Emploi Québec et j'ai renontré quelqu'un.  C'est comme ça que j'ai commencé à faire de la cuisine pour des jeunes sans-abri.  Mais je suis maintenent en arrêt de travail, la santé ne suit pas.  Je vais continuer à participer aux rencontres l'an prochain parce qu'on apprend des choses et ça aide à s'ouvrir parce que quand on vit des choses difficiles, on se referme. J'ai même des sujets à proposer.

Je veux dire combien j'ai été touchée par ce qui se passe à l'Université populaire.  J'ai beaucoup aimé la soirée. Je trouve beau de voir le courage des gens de venir apprendre, de vouloir s'ouvrir, et impressionnant la qualité des connaissances générées par la mise en commun et les discussions.
(Martine, chercheuse à l'Université McGill, Montréal)

2011-11-15

UN IVROGNE SANS NOM

IL demeure dans un édifice à logements. On ne sait pas son âge. IL boit sur son petit balcon sans faire de bruit. Personne ne lui parle. IL est maigre et pas propre.

Un bon matin, je suis allée lui parler. C’est UN MONSIEUR bien articulé et très poli. Je lui ai demandé comment il allait et si tout était correct pour lui. IL m’a répondu d’une belle voix douce que tout était parfait et m’a remerciée de tout son cœur de lui avoir adressé la parole.

Dans l’édifice, tout le monde l’appelle «l’ivrogne» ou bien «le crotté». J’ai vraiment de la peine. Je me suis promis d’écrire un article sur lui. Comme il demeure en face de mon appartement, IL regarde souvent sur ma terrasse et me lève sa bière en me regardant de ses beaux yeux bleus.

Peut-être retrouverons-nous ce monsieur mort dans son appartement et tous ces gens regretteront leurs actions dégradantes, mais il sera trop tard.

A votre santé! Je vous aime comme vous êtes!

Sylvie D. (Avec l’autorisation de L’Itinéraire)

2011-11-05

LETTRE D'UNE MAMAN ...

... aux organisateurs d'une fin de semaine de réflexion et de prière:

« Je tiens à vous remercier pour l'amour apporté à mes 2 enfants, lors de la fin de semaine que vous avez animée.  Je savais que mes enfants possédaient un trésor au fond d'eux-mêmes, une spiritualité naissante... mais elle avait besoin d'être nourrie par quelqu'un d'autre que moi. 

Mes enfants sont revenus différents, leur coeur a été touché, ils sont si beaux, transformés par l'amour. En vous, ils ont vu des personnes souriantes, remplies d'amour et de gentillesse, et sans vraiment le savoir, à travers vous, ils ont rencontré le visage de Dieu!

Et moi, à travers le visage de mes enfants, j'ai vu le visage de Dieu. 
Comme l'amour est bon ! Merci pour tout »
Sonia P.
(Journal Le Veilleur)

2011-10-06

MON PÈRE M’A VOLÉ MON ENFANCE

Mon père n’était pas méchant, juste perturbé par sa maladie. Il combattait une forme dégénérative très sévère d’arthrite rhumatoïde, qui s’attaquait à son système nerveux.

La seule façon pour mon père d’être en relation avec moi était de m’écorcher vif afin de mieux me briser. Il avait besoin de moi pour se décharger de sa colère, de ses frustrations et de sa souffrance physique. Et moi, j’achetais la paix en lui donnant raison surtout quand il avait tort.

Même si mon géniteur m’a fait beaucoup de mal, il possédait des qualités exceptionnelles : détermination, persévérance, compassion, drôle et paternel, un bon moral à certains moments, protecteur avec une volonté d’acier. En dépit de sa grande force et de ses capacités, mon père vivait, à la limite du supportable, une intense souffrance physique. L’affreuse et pénible maladie de mon père l’aura affecté au point de le transformer en monstre tortionnaire. Cela n’excuse pas sa conduite, mais explique l’origine de la plus venimeuse dépendance que j’ai été contraint de vivre durant ma vie. Même si ce n’est pas évident, reconnaître les coups durs dans la vie de quelqu’un est souvent le chemin qui mène au pardon.

Aujourd’hui, je trouve en mon cœur l’amour et l’affection perdus. Mon cœur d’enfant, quoi !

Gilles L. (L’Itinéraire, avec autorisation)

2011-09-01

AU CŒUR DE L’ACTION


Avec son grand sourire et ses yeux bleus rieurs, difficile de croire que Michel a vécu des jours sombres.

Michel  estime  qu’il  a  enfin  trouvé  le  bon  équilibre  de  sa  vie.   « La vente du magazine me permet de boucler mes fins de mois, mais je pratique aussi d’autres activités. »

La réalité, Michel a passé de longues années à l’éviter. Sa dépendance au jeu et à l’alcool l’a longtemps gardé prisonnier de sa bulle. Aujourd’hui il est abstinent et vit dans une maison de réinsertion sociale depuis sept mois. Et son travail de camelot lui permet d’avoir un point d’ancrage dans sa vie. «Mes clients sont très diversifiés : des hommes d’affaires, des touristes. Lorsque je vends le magazine, je suis dans le cœur de l’action et j’ai vraiment l’impression de sentir le pouls de notre ville. »

Michel a tout de même le temps de penser à son futur. Il aspire à retourner sur le marché du travail, peut-être en restauration ou comme guide touristique. C’est le Journal de rue qui lui a rappelé à quel point il avait besoin du contact avec les autres.

« Quand j’aurai un emploi régulier, je ferai ma part au sein du groupe communautaire L’Itinéraire. Je ne peux pas me mettre des œillères sur la misère qui m’entoure et si je peux faire un petit geste pour aider, je vais le faire. Si seulement tout le monde pouvait faire de même. »

Roraya (Journal L’Itinéraire)

2011-08-12


MARTYRE DE NOTRE TEMPS
(13-08-2007)
A notre époque, les chrétiens ne sont plus appelés à paraître devant un empereur romain et forcés à adorer une idole de métal.
Les chrétiens de notre temps sont plutôt mis en face de problèmes de drogue, de sexe, d’argent, de maladies mentales et autres et ils sont parfois martyrs pour leur foi et à cause de leur amour des autres.

L’Eglise de Montréal a maintenant une martyre, Sœur Estelle, qui a donné sa vie pour son prochain, une martyre de sa charité !

A ses funérailles, dans la très belle chapelle du couvent, une émouvante statue de la Pieta nous montre Marie qui tient entre ses bras le corps de son Jésus mort. En la contemplant, je voyais Sœur Estelle entre les bras de Marie, car Marie souffrant de la mort de son Fils, a aussi tenu entre ses bras tous les martyrs, de tous les temps, qui verseraient leur sang par amour et à cause de leur foi.

L’Eglise de Montréal avait sans doute besoin d’une martyre de notre temps, pour faire refleurir la FOI chez nous. L’avenir nous apprendra quels seront les bienfaits de grâce que le sacrifice de Sœur Estelle a mérités pour ses contemporains, les fruits que notre Eglise et même Martin qui l’a exécutée vont recueillir de son martyre.

La douleur est grande de savoir que l’une des nôtres, dans l’exercice de la plus grande charité, a terminé tragiquement ses jours, mais la FOI qui sommeille en chacune de nous nous invite à voir ce drame dans lumière de la Passion, celle du Christ qui est sa Lumière.

Que notre amour, notre reconnaissance et notre respect grandissent et que notre jeunesse suive son exemple d’amour !

(M.T. Chevalier, Extraits Jésus-Marie et notre temps )

2011-07-21

UN SENTIMENT DE GRANDE JOIE

Gilles est camelot et il témoigne de sa joie à rencontrer les gens en essayant de communiquer sa joie de les voir.

« Ce sont de courts échanges : nous parlons de sport, de la fièvre du hockey qui nous anime. Je suis quelqu’un qui aime le monde mais aussi je me mêle de mes affaires. Je suis discret et je m’organise pour que mes affaires aillent bien.

En somme, j’essaie de vous dire que le bonheur ne se trouve pas dans les entreprises grandioses, mais dans les gestes de tous les jours comme un sourire, un bonheur. Nous sommes responsables de notre propre bonheur en voyant à ses affaires.

L’échange de gentillesse entre mes clients et moi, je le vis aussi avec le personnel de l’Itinéraire que je rencontre chaque matin. Je salue toutes ces personnes et leur souhaite de la joie. Merci à tous. »

2011-07-05

DEUX TÉMOIGNAGES contre la pauvreté :

1. L’extrême pauvreté est une violence permanente qui porte atteinte à nos enfants. Les seuls endroits où nous pouvons nous installer sont des zones inondées, des terrains vagues où la boue empêche toute construction. Souvent nos maisons sont si précaires que lorsqu’il pleut, nous devons rester éveillés toute la nuit pour pouvoir déplacer les enfants et essayer de les mettre au sec. Lorsque nous devons déménager ou si nous sommes expulsés, nous vivons la violence de tout perdre une fois de plus et devoir recommencer à zéro.
René, Quart Monde

2. A côté de chez moi, il y a une femme de 75 ans. Elle a du mal à monter les escaliers. Je l’ai comme ‘adoptée’. Des fois, je fais son ménage. Elle voulait me payer mais je lui disais que j’étais capable de rendre un service. Elle disait : ‘’’Je me sens mal que quelqu’un vienne chez nous pour faire mon ménage sans que je ne lui donne rien. ‘’’ Alors j’ai dit OK, j’ai trois enfants, donnez-moi des fruits et des légumes. Maintenant quand je fais son ménage, elle me donne des raisins, des pommes, des clémentines.
Kathy, Quart Monde

Sur tous les continents, des hommes et des femmes refusent la violence et s’engagent pour bâtir des points de rencontre, pour se lier les uns les autres pour un monde enfin libéré de la terreur et de la misère.

2011-06-16

UN OPTICIEN PAS COMME LES AUTRES

Philippe sort avec ses deux valises, il part pour sa ‘run de lait’.

C’est une expression qui veut dire qu’il s’en va à la rencontre de personnes défavorisées qui ont besoin de lunettes. Son but c’est de rendre l’achat de lunettes accessible à tous.

Il n’a pas de magasin, pas d’employés, ne fait pas de publicité et n’achète pas de grandes marques de lunettes. En gardant ses coûts d’opération au minimum, il peut offrir des lunettes à des prix abordables pour tous. Il déniche des montures qui allient style et qualité. Le bouche-à-oreille fait le travail, lui permettant de devenir une ressource dans les différents milieux communautaires.

Il a maintenant un site web (www.bonhommealunettes.org) qui le rend encore plus accessible à ceux et celles qui voudraient faire appel à ses services.

L’initiative de cet opticien engagé lui permet de redonner à la communauté tout en continuant à offrir un service essentiel au plus grand nombre de gens possible.

Revue de la Société Elizabeth Fry du Québec

2011-05-10

L’ITINÉRAIRE A CHANGÉ MA VIE

J’ai été en situation d’itinérance deux fois dans ma vie. J’ai liquidé les meubles de mon appartement pour aider ma mère dans le besoin. J’ai décidé de la quitter et je me suis retrouvée à la rue. J’ai fait une tentative de suicide à cause de l’isolement que je vivais et j’ai été hospitalisée.

Après huit mois sans domicile fixe, j’ai connu le Groupe communautaire l’Itinéraire; je suis entrée pour me renseigner et l’intervenant psychosocial m’a fait confiance : il m’a confié des journaux pour me dépanner, je les ai vendus et je me suis fait quelques dollars.

J’ai découvert qu’on pouvait suivre, à l’Itinéraire, un programme de réinsertion sociale. J’ai commencé comme plongeuse et après quelques semaines, quand un poste s’est ouvert je suis devenue réceptionniste et aujourd’hui je suis à l’administration.

J’ai repris la confiance en moi que j’avais perdue face au marché du travail. Je me suis sortie de l’isolement en me faisant quelques amis. Les intervenants m’ont aidée sur plusieurs aspects. J’ai aussi commencé à écrire dans le magazine et j’adore le faire. Dénoncer par écrit les abus que j’ai vécus dans mon enfance est une thérapie. Je peux affirmer que l’Itinéraire m’a aidée au plus haut point.

Aujourd’hui j’ai un appartement, une vie stable et je me sens utile en faisant partie d’un organisme essentiel.

Sylvie D.

(Journal l’Itinéraire, avec autorisation)

2011-04-19

LA TRAVERSÉE DU DÉSERT

Le dernier livre autobiographique de Guy Corneau, Revivre, relate sa traversée du désert.

Le cancer lui a permis de se sentir uni à tout l’univers qui l’entoure. Dans sa pratique en tant que psychanalyste, il s’était oublié. Il résume ainsi sa trajectoire : «Je marchais dans ma tête, maintenant, je marche sur la terre et je marche dans le ciel.»

Guy Corneau est intarissable lorsqu’il évoque sa discipline spirituelle. Il médite tous les jours en revenant constamment à la base : être dans le moment présent, s’asseoir et se concentrer sur sa respiration. Sa quête de spiritualité dans la méditation lui apporte aussi son lot de découvertes et de surprises. « Cet automne, je suis allé dans le bois à Ste-Agathe et j’ai marché pendant un heure. Puis je me suis assis et j’ai écouté le vent dans les feuilles. Je me suis senti très bien et j’ai parlé à la forêt et aux arbres. Je suis sorti de là et je me suis dit : «C’est cette image-là qui va m’accompagner lors des prochaines semaines.»

Journal de rue : L’Itinéraire

Par Norman Rickert

2011-04-07

UN REGARD POSITIF SUR UN QUARTIER PAUVRE

Un volume paru récemment présente un quartier souvent reconnu dans ses côtés noirs et gris. Christine a un autre regard sur celui qu’elle habite et où elle s’implique.

Oui la grande pauvreté sévit dans le quartier, les enfants sont exposés plus qu’ailleurs au malheur. Mais la vie de ces enfants et de ce quartier n’est pas d’une seule couleur.
Dans ces familles, il y a aussi des forces, il y a des personnes qui se tiennent debout. Il existe des voisins bienveillants, qui gardent un œil ouvert et tendent la main. Il y a des liens tissés serrés avec des organismes du quartier.
Même avec des fins de mois difficiles, il y a de la fierté à se débrouiller, à s’organiser, grâce à un petit travail, grâce aux cuisines collectives et à toute économie de la récupération. Après des heures sombres, il y a des victoires à célébrer, petites et parfois grandes.
Et les écoles où les enfants sont accueillis avec respect et les professeurs, ils ne tiendraient pas si les situations étaient désespérées. Souvent, les enfants sont présentés comme des victimes de la pauvreté. Pourtant une des aspirations profondes de ces enfants est que leurs parents soient respectés et soutenus dans leurs efforts.
Dans la famille, les enfants sont témoins des échecs et des souffrances de leurs parents mais aussi de leur courage et de leur résistance.

Si vous cherchez de l’espoir dans ce quartier, vous en trouverez.

Marie Christine H. (Quart Monde, janvier 2011)

2011-04-02

LYNE… EN PLEIN CŒUR

Lyne a perdu la 'carte' et, en conséquence, la garde de son fils. Elle voulait mourir !

«J’ai fait au moins 25 overdoses. Je faisais tout pour crever. J’ai été en psychiatrie et j’ai fait de la prison. Il me manque juste la morgue.»

Lyne a suivi plusieurs thérapies, cures de désintoxication et rechutes aussi, mais c’est la prison qui lui a sauvé la vie, parce que sans ça, « j’aurais fini par faire mon dernier fixe.»

AU BOUT DU TUNNEL

«Chez nous, on était laissés à nous-mêmes. Lorsque mon père battait ma mère, je me cachais dans le garde-robe avec mon frère et ma sœur et j’essayais de leur changer les idées ou bien je me sauvais parce que j’avais peur.»

Aujourd’hui, à 46 ans, Lyne apprécie particulièrement l’autonomie financière que lui apporte la vente du magazine L’Itinéraire. J’ai un but en vendant mon journal. J’ai besoin de m’acheter des bottes. Puis, c’est bien beau un matelas, mais maintenant, j’ai besoin d’un lit….

Lyne T. Maison Plein cœur
www.maisonpleincoeur.org

Le témoignage de Lyne me rejoint en plein cœur, quand elle dit : C’est la prison qui m’a sauvé la vie, ou c’est bien beau un matelas, un lit. Comment ne pas vouloir partager? Souvent je rencontre des camelots, je parle avec eux, j’écoute, je me laisse rejoindre en plein cœur.


C’est Lyne, c’est Georgine, c’est Michel, c’est Daniel. Merci mes amis !

2011-02-02

AMOUREUX DES MOTS

Pour vaincre sa timidité, Richard a bataillé dur. L’exclusion a longtemps fait partie de son quotidien. «En vendant le magazine L’Itinéraire, j’ai brisé mon isolement». Il a touché à plusieurs métiers, mais il se considère plutôt un intellectuel qu’un manuel. Il rêvait de publier des poèmes et des chansons. À l’Itinéraire il a pu le faire. Le camelot est un amoureux des mots, il en invente des nouveaux.


Enfant, Richard était d’une grande timidité et manquait de confiance en lui. Son père souffrait d’alcoolisme, heureusement qu’il y avait sa sœur à qui il pouvait parler, il se considère chanceux d’avoir eu sa mère et sa sœur, car son père est parti de la maison, alors que Richard venait d’être opéré au cerveau. «Tout ce dont je me souviens, c’est qu’après j’ai dû fréquenter une école spécialisée.

Doté d’une grande sensibilité, quelques échecs amoureux et une trop grande pression au travail l’ont poussé à commettre trois tentatives de suicide. «Je voulais en finir.» Sans l’Itinéraire, je serais à la rue. Tout jeune, j’aurais aimé passer ma vie avec une femme et avoir des enfants. C’est ma plus grande déception.

Richard L. (L’Itinéraire)

2011-01-29

PLUS VIVANTE QUE JAMAIS… 53 ans

Lorsque j’étais jeune, mon entourage a parié que je ne fêterais pas mon 30e anniversaire à cause de mon mode de vie. Je suis très surprise d’être encore là et, à 53 ans, je me sens plus vivante que jamais.

A partir de 32 ans, j’ai crashé dans la rue pendant 7 ans et je suis devenue une junkie. Jour après jour, j’ai abrégé mon espérance de vie. Si j’ai fêté mon 40e, c’est parce que j’en ai eu assez de voir mourir mes amis à cause des surdoses de drogues. J’ai donc décidé de me trouver un toit.

Maintenant, un moment de bonheur que j’aimerais vivre, c’est un bon souper en étant accompagnée de tous les gens que j’aime. Je m’imagine vivre jusqu’à 99 ans mais je serai trop jeune pour figurer dans le livre des records Guinness !….

Cylvie G. (L’Itinéraire) http://www.itineraire.ca/

2011-01-13

L’HISTOIRE DE MARC

Lorsque Marc demeurait avec ses parents, son père menaçait régulièrement de se suicider et pourtant c’est sa mère qui l’a fait quand Marc avait 17 ans. « Je me suis retrouvé avec un père adolescent de 49 ans et une sœur adolescente de 13 ans. J’ai travaillé dans un restaurant, dans le domaine de l’immobilier et ensuite dans la fabrication d’appareils pour les envois postaux. J’ai eu beaucoup de succès comme vendeur, j’ai gagné des voyages parce que j’étais le meilleur. J’ai touché le fond dans un voyage à Hawaï, je me sentais misérable, pourtant l’argent était facile à faire, mais la cocaïne était déjà entrée dans ma vie. »

Par la suite, Marc a suivi une thérapie fermée durant 15 mois, c’est là qu’il a rencontré Jésus-Christ et depuis ce temps, il le guide. Aujourd’hui , à 47 ans, le camelot a cheminé, ses perceptions sur l’itinérance ont changé : « Jésus m’a ouvert les yeux sur la réalité des itinérants et m’a guidé jusqu’à l’Itinéraire. » Depuis qu’il est avec le groupe, Marc sent qu’il fait partie d’une famille et son but est de vendre des abonnements, il s’investit et reprend confiance en lui.

(Josée, L’Itinéraire : www.itineraire.ca)

2011-01-11

RENCONTRE AVEC JEAN-PAUL

Aujourd’hui, au centre-ville, je rencontre Jean-Paul, un camelot, le premier pour moi en 2011. J’achète l’Itinéraire et lui fais des commentaires sur la qualité de son Journal de rue. La conversation s’engage.

Tout souriant, Jean-Paul me raconte comment la vente du Journal a changé sa vie : «c’est grâce à lui si je m’en sors et que ma fille est revenue vivre avec moi». Une belle histoire de vie et vraie en plus!

Th.

Visitez le site de l’Itinéraire : www.itineraire.ca