Son tatouage en plein visage est
impressionnant. Dan est de ceux qui travaillent jour après jour pour contrer
les préjugés.
En 33 ans, le jeune homme a vécu des moments plus ou moins réjouissants. Il a
repris goût à la vie en aidant les autres. Cela fait maintenant deux ans qu’il
intervient auprès des consommateurs de drogues dans la rue, avec Cactus
Montréal. Il tente de sensibiliser les
consommateurs aux méfaits liés à la drogue, je vivais sur le trottoir d'en
face, sur la rue Sanguinet avec ma chienne. « On était en automne et il faisait
froid, je ne voulais pas rentrer à Cactus par fierté parce que je ne consommais
pas », se souvient-il.
La
journée où Dan s’est retrouvé à la rue, il était accompagné de plusieurs de ses
amis de l’époque. « Tout
le monde s'est mis à consommer sauf moi. J'avais peur de consommer, peur d'être
mal ou d'aller en prison. Beaucoup de mes amis passaient du temps avec moi pour
éviter de consommer. Tout a basculé l’hiver où il a pris beaucoup de pilules.
J’ai
consommé comme un malade. Et je me suis tiré dans le pied »,
confie-t-il.
La drogue
lui a laissé un goût amer. Il l’assimile à la violence et aux problèmes. « J’ai vu des choses que personne ne souhaite
voir. Ces choses-là m'ont fait lâcher les gars avec qui j'étais. Je ne pouvais
plus rien faire pour eux, c’était trop violent »,
confie-t-il. À Cactus, Dan a trouvé de l'aide et une écoute. « Je suis de l'autre côté de la médaille.
Avant, j'étais avec les drogués, maintenant je suis avec les personnes qui
aident, c’est devenu mon travail », explique--il avec une certaine fierté.
Le défi
quotidien de Dan est de garder son intégrité : « Je suis content d’avoir un appartement ou de pouvoir
dormir des nuits complètes sans être dérangé par la police. Je suis content de
prendre part à la société. »
Pour Dan,
le blocage lié à l’implantation de Cactus à Montréal est en lien avec la peur.
« Les gens ont peur des
itinérants et des drogués et pourtant, ce ne sont pas des personnes méchantes,
il faut juste leur donner une chance de s'intégrer. Leur donner des bonnes
idées, leur faire comprendre qu'ils ont leur place et qu'ils ont leur mot à dire»,
pense-t-il.
En tant
que messager pour Cactus, Dan en sait quelque
chose. « Je parle de ceux et celles qui consomment. Je ne peux que
leur montrer le bon exemple. Cactus permettra d'intervenir autrement avec eux.
Il faut comprendre que quand on tombe, ça fait mal, et c'est dur de se relever. On a absolument besoin d'aide »,
assure-t-il.
AUJOURD'HUI, LA PLUS GRANDE FIERTÉ DE DAN EST D’AVOIR ESSAYÉ DE S’EN
SORTIR. IL ESTIME NE PAS ENCORE S’EN ÊTRE COMPLETEMENT SORTI. « JE NE VOUDRAIS PAS DÉMISSIONNER. J'AI ENCORE DU TRAVAIL À FAIRE SUR
MOI, MAIS J’ESPÈRE POUVOIR DIRE UN JOUR QUE JE M'EN SUIS TOTALEMENT TIRÉ. »