2015-12-29

TÉMOIGNAGES DE CAMELOTS :

Les témoignages suivants répondent aux questions, préjugés, perceptions que nous entretenons parfois par rapport à l’itinérance; ils sont un éclairage très fort, appuyé sur l’expérience du vécu par certains camelots.

GABRIEL :
Quand on a créé le magazine l’Itinéraire, en 1994, la moitié d’entre nous étions des itinérants.  Avec le temps, on a réussi à se structurer et à trouver une situation plus stable.  Peu de camelots vivent encore dans la rue aujourd’hui, mais tous sont sous le seuil de la pauvreté.

CHRISTINE :
La vente d’un journal de rue constitue un vrai travail. Au jour 1 de notre arrivée à l’Itinéraire, nous, les camelots travaillons déjà dans l’entreprise et avons le loisir de nous impliquer aussi longtemps que nous le voulons. Nous sommes des ‘entrepreneurs sociaux’ qui investissent leur propre argent pour faire partie d’une entreprise à échelle humaine.

GUY :
Le  travail de camelot nous responsabilise et nous apprend à gérer notre budget.  A mes débuts comme camelot, je continuais à me geler, mais l’Itinéraire m’a aidé à m’accrocher et à ne pas tomber dans la criminalité.  Et aujourd’hui, je ne consomme plus.  L’argent que je gagne m’aide à améliorer ma qualité de vie.

JEAN-FRANÇOIS :
Chacun peut se retrouver dans une situation d’itinérance. Des événements malheureux : divorces, isolement, problèmes de santé mentale, maladies, problèmes de consommation et de dépendance, tous des facteurs qui font tomber plus bas. La vente du magazine aide la personne  à se stabiliser financièrement et socialement afin qu’elle puisse retrouver son autonomie.

Publié par T.Dr. avec autorisation
Extraits du magazine l’Itinéraire

2015-12-17

LE NOEL D’ÉVELYNE

Évelyne, 8 ans, était orpheline et les personnes qui s’en occupaient étaient devenues très pauvres. Mais Évelyne restait joyeuse et elle avait beaucoup d’imagination. A quelques jours de Noël, un incendie détruisit la maison de son père adoptif, il n’avait pas d’assurance et toute la famille se retrouva à la rue.

Le père adoptif d’Évelyne lui dit que le Père Noël n’existait pas et que, cette année, elle n’aurait pas de cadeaux.  Et si c’était moi le Père Noël, se dit la fillette, je pourrais vendre du chocolat et acheter des polichinelles ou des soldats de bois pour les distribuer aux enfants de l’orphelinat.

Son père adoptif était d’accord avec le projet d’Évelyne; alors elle alla donc à la confiserie Chez Armand pour qu’on lui avance le chocolat. Elle vendrait ses produits dans la rue et les passants l’encourageraient en la voyant avec la tuque du Père Noël !

Elle était courageuse, Évelyne, et avec son enthousiasme, elle avait le don de séduire la foule.  Autant qu’elle se fit un petit surplus!  Elle put acheter les cadeaux, qu’elle emballa dans du papier froissé et du ruban pour les offrir à ses compagnes de l’orphelinat.  Elle dit au Directeur de l’école qu’elle voudrait remplacer le Père Noël et distribuer aux autres enfants les joujoux qu’elle avait achetés et emballés elle-même. Le Directeur fut touché et il répondit :

Fillette, avec cet air là et venant d’une petite fille
qui ne manque pas d’audace et de courage,
je ne peux refuser ta demande.
Je me ferai un plaisir
d’inscrire sur ma liste les noms de tous les enfants,
sans en oublier un seul.

Le Noël de l’orphelinat fut un jour magique grâce à Évelyne et à son don du partage.  La petite fille se rendit compte que donner était pour elle la chose la plus merveilleuse et elle pensait déjà à la surprise qu’elle allait  préparer l’année suivante.
Joyeux Noël à vous toutes !
Publié par Th.Drainville
Avec autorisation de l'Itinéraire